Sur appel

J'ai pas encore démissionné de mon travail. C'est pas que je ne suis pas certaine de vouloir rester à la maison avec mon fils, c'est simplement que tellement de gens voudraient avoir ma place que c'en est presque pêché de la lâcher. C'est pas tous les jours que tu peux devenir fonctionnaire!

Mais je suis sur appel et ils ont téléphonés. Je travaille demain. J'ai dis oui parce que c'était un vendredi pis que ma mère peut garder le vendredi. J'ai dis oui parce que vu que mon mari travaille pas ben on a besoin d'argent... pis là je vais éviter de commenter sur ce sujet là parce que... et puis fuck, j'en parle.

Mon mari est en pleine guéguerre psychologique avec moi. Il voulait pas que j'arrête de travailler faque il a décidé qu'il arrêterait lui aussi (c'est ce que je crois, il l'a pas dit ouvertement). Il dit que pourquoi LUI devrait y aller alors que moi je reste à la maison? Je ne peut pas me fier sur lui pour l'argent. De toute façon, est-ce que j'ai déjà pu me fier sur lui? Oui quand même, pour faire le souper, partir une brassée de lavage, me conduire à destination en pleine tempête... et c'est un super papa qui n'hésite pas à se coucher par terre pour jouer avec son fils. Mais câlisse que j'peut pas lui faire comprendre le bon sens! Il s'est inscrit à l'école (encore!) pour janvier, pour avoir un 3e diplôme (no comment). En tout cas. Je suis probablement en train de développer un cancer à l'heure qu'il est tellement je garde ma rage par en-dedans...

Tout ça pour dire que demain je vais travailler. Et ça m'fends le coeur. J'arrête pas de pleurer. J'arrête pas de me dire que c'est à cause de LUI si je dois faire ça... Y'a aussi un peu de panique sous tout ça. Je ne vais pas très bien ces temps-ci, j'ai l'impression de rechuter. Une chance que j'ai mon p'tit bonhomme.