Alcoholémie

Je m'étais couchée à 18h30. J'étais carrément lessivée. La télé que mon chum écoutait dans le salon m'a réveillé. Il était 20h45. Trente secondes plus tard le téléphone sonna. C'était ma mère. Elle me dit qu'elle s'en vient montrer la chambre du bébé à la petite fille de son chum.

Je l'implore presque de ne pas venir. Je dormais, je suis fatiguée... mais elle raccroche en disant qu'elle sera là dans 5 minutes.

Elle arrive 5 minutes plus tard à bord de sa nouvelle voiture. Faut dire qu'elle vient tout juste de ravoir son permis de conduire puisqu'elle se l'était fait enlevé pour alcool au volant quelques années plut tôt. Et vous savez quoi? Elle titubait.

Elle était en voiture, seule avec une adolescente de 11 ou 12 ans, et sous l'effet de l'alcool. Sérieusement, est-ce que ça peut être plus pathétique et plus dangereux? J'ai presqu'envie de lui confier mon bébé là, tout de suite!

C'est en voyant des choses comme ça que je me demande si les programmes de la SAAQ sont bien faits. Comme si un petit cours sur les effets de l'alcool au volant, un examen théorique et pratique de conduite, un ou deux milliers de dollars, avaient un effet sur les alcooliques purs et durs.

Parce que ben oui, ma mère est alcoolique. Ça ne me fait plus de peine depuis toutes ces années. J'évite tout simplement de la côtoyer dans ces situations. Je préfère aller la voir en matinée ou très tôt en soirée et quand je suis tannée je m'en vais. J'évite aussi les soirées trop arrosées.

Elle n'est pas mal intentionnée ma mère. Elle est simplement malade. Mais quand je la vois boire et conduire, j'ai peine à penser que l'alcoolisme est une maladie. C'est plutôt de l'insouciance pure.