J'ai encore un down. Je me suis levée ce matin en pleurs. J'ai pas réveillé mon chum, j' avais peur d' être jugée... J'ai prit ma douche de peine et de misère, laissé une note à Chéri au cas où il se lèverait, prit la voiture et me suis dirigée à l'hôpital. Heureusement que l'hôpital est vraiment pas loin d'où j'habite parce que je ne me souviens plus trop de comment je m'y suis rendue... Je trouve tout de même raisonnable d'avoir trouvé le courage de me rendre à l'hosto avant que mon état se dégrade trop...
À l'accueil de l'urgence, la secrétaire me demande mes cartes et la raison de ma visite. Je lui dis que je suis là pour voir un médecin. En me concentrant très fort, j'arrive à ne pas sangloter mais mes yeux pleurent tout seuls eux, comme si ils étaient régis par une autre personne. Alors elle me demande pourquoi je veut voir un médecin... Alors là, je lui déballe tout, devant les autres malades qui arrivent eux aussi pour voir un médecin. (Bonjour la réputation, c'est une petite ville ici...) Je lui dit alors que je suis bipolaire, que j'ai un down et que je feel vraiment pas bien là!
Elle fait donc mon changement d'adresse sur ma carte de l'hôpital. (Ben quoi, c'était vraiment le bon moment !!!) Pendant tout ce temps là, je suis assise sur une chaise en avant d'elle, essayant de ravaler mes sanglots, devant toute la ville. Ça va bien!
Point positif, l'infirmière du triage m'appelle tout de suite. Elle me demande ce que j'ai. J'en peut plus, je pleure comme une madeleine. Je lui redéballe tout. Elle prend ma pression, me demande si j'ai prit mes médicaments dernièrement.
Eh non. Voilà, c'est tout de ma faute. J'ai soudainement eu cette triste impression de n'être devenue que celle qui doit prendre des pilules pour survivre. Celle qui, si elle ne se gèle pas, engorge les salles d'urgences. Celle qui pète sa coche une fois par six mois parce qu'au dernier up elle à arrêté de prendre ses maudites pilules. Je me suis sentie étiquette et s'est bien de valeur, mais en me disant bipolaire, en ne le cachant pas, j'ai désormais les mots malade mentale d'écrit dans le front.
Bref, l'infirmière me transfère dans une salle où il y a une civière (probablement parce qu'une malade mentale en pleurs, ça fait pas beau dans une salle d'attente) et où je peut m'étendre et dormir un peu. Je vous jure, en 10 minutes, 3 infirmières étaient passées pour enlever toutes les choses pointues/dangereuse qui se trouvaient dans la pièce. Même le drap sur la civière m'a été confisqué... Je ne suis pourtant pas suicidaire. J'imagine qu'elles n'ont pas voulu prendre de chance... Je finit donc par m'endormir sur la civière, recroquevillée parce que j'ai froid et en larmes parce que je déprime.
1h plus tard, OH BELLE APPARITION! Le médecin, ou plutôt THE médecin. Un jeune, trentaine, brun, au moins 6 pieds, avec des yeux d'un bleu foncé incroyable. Là, je suis gênée. Je me trouve un peu conne d'être là, en pleurs, les yeux boursouflés, les cheveux mouillés à cause de la douche... Il me pose des questions sur mon état et je redis tout encore une fois.
Finalement, je suis sortie de là avec en poche, un papier me donnant congé pour 15 jours et une promesse que mon psychiatre va m'apeller la semaine prochaine.
Mon boss va pas apprécier, c'est certain. Là, je me suis informée au bureau du chômage. Si mon psychiatre me fait un papier comme quoi je ne peut plus retourner à cet emploi-là, j'aurai droit à des prestations de chômage régulier et je pourrai donc retourner aux études. J'espère qu'il comprendra que je ne veut plus y retourner...
Aucun commentaire:
Publier un commentaire