samedi 15 juillet 2006

Mise au point

Je tient à dire que dans la vraie vie, en dehors de ce blogue, je n'ai pas l'air aussi déprimée et "dark" et désaxée que ce que je raconte ici. C'est juste que je profite de ce blogue qui était à la base un journal pour mon futur bébé, pour me "vider" de tout ce que je vis dans la réalité.

Si je suis une thérapie avec une travailleuse sociale c'est que j'en avait besoin et que ça fait du bien de se confier à quelqu'un d'autre qui n'est pas relié à ma vie. Si vous me rencontriez dans la rue vous trouveriez que j'ai l'air normale.

Je crois que la thérapie combinée avec Al-Anon et ce blogue m'aidera à voir plus clair en moi et à me comprendre. Ça fera de moi quelqu'un de plus équilibrée qui sait où elle va et pourquoi.

Avant, j'était funny. Toujours sur le party, prête à vous suivre n'importe où et à revenir n'importe quand. J'avais pas de problème et aucunes contraintes. Je n'avais aucune peur, enfin je croyais. J'étais quasi-invincible. Rien ne me dérangeait. J'ai vu pas mal de chose, et j'ai expérimenté plus de choses que 10 d'entres vous ensemble, j'en suis certaine.

Mon meilleur ami vendait de la drogue et mes amies de filles étaient des gang bang girls. Je connaissais des motards, des vendeurs de souliers, des escortes, des escrocs, des chauffeurs pour escortes, des gérants d'hôtels, de motels miteux, un vendeur d'électroménagers usagés, même des danseurs et des punks qui vivent dans la rue. Tous étaient mes amis.

J'ai tout fait. Caissière, vendeuse, web cam girl, conversations érotiques, réceptionniste, commis d'entrepot, agent de sécurité, commis au vestiaire, gérante d'un club échangiste, vendeuse par téléphone, sondages, nounou. J'en oublie surement.

Je n'avais aucuns préjugés et probablement aucune morale. J'avais une opinion pour tout, j'ai toujours refusé d'être une belle fille sans cervelle. J'avais beaucoup d'argent et je le dépensais avec mes amis. C'était la fête continuelle.

Mais un jour, je me suis tannée. Mon boss me devait de l'argent pis il me faisait chier pas mal. Les filles voulaient pu travailler sur le plancher parce qu'il leur devait de l'argent à elles aussi. Y'avait de moins en moins de clients au club. Chu partie avec Chéri. Pis mon argent. J'ai eu des menaces et j'ai eu peur.

Mais c'était la fin de la fête. J'ai arrêter de consommer, de sortir dans les after hours. J'ai commencé à avoir une morale, et des préjugés. J'ai abandonné mes amis par le fait même. Ils étaient trops "avant". Et un an plus tard, je suis arrivée ici, au Saguenay. Moi et Chéri, on avait besoin de changer d'air. On étouffaient à Montréal.

Et c'est ici que j'ai prit conscience que quand je croyais être une fille cool et ouverte, c'était probablement une grosse rébellion intérieure. Comme si je voulais me punir d'être qui je suis. C'est ici que tout à commencer à me revenir. Finalement, c'était peut-être pas aussi cool que ça de voir 10 gars baiser une fille. Même si elle était consentente. Peut-être que c'était pas vraiment hot de gaspiller 300$ par fin de semaines en drogue, taxis et cover pour aller me geler dans les clubs. Bref, j'ai eu des regrets. Beaucoup.

C'est pour ça que j'ai décidé de suivre une thérapie. Il n'y a aucuns signes à l'extérieur, mais c'est à l'intérieur que je suis blessée. Et j'espère guérir rapidement, pour pouvoir devenir non pas une fille cool, mais juste une fille normale.

Merci d'être là pour me lire.

1 commentaire:

Jonquiéroise a dit...

C'est vrai que te cotoyant pratiquement à tous les jours, tu as l'air tout a fait "normal"...Ahahah mais c'est parce que tu l'es!! Tout le monde vit, un jour ou l'autre des hauts et des bas (pourquoi il me semble qu'il y a plus souvent de bas que de haut dans la vie??)Coudonc!!

Je suis contente de te connaître et ce, de plus en plus grâce à ce merveilleux blogue...

T'en fait pas.. Montréal est une ville de péché !! hihihi Mais crime que c'est l'fun y retourner pour pécher une fois de temps en temps sans exagérer!!

Longue vie à toi et à ton blogue!!