samedi 26 mars 2011

J'ai eu la peur de ma vie

Sur l'heure du dîner, je suis allée me chercher un lunch au petit resto en face du bureau. Sur le chemin du retour, je sentais quelque chose de pas normal dans mon ventre. C'était pesant, comme si j'avais une balloune d'eau dans le bas ventre. C'était étrange mais sur le coup je me suis seulement dit que mon bébé grandissait et qu'il était soudainnement plus pesant...

Rendue au bureau, je m'installe pour dîner quand j'ai sentie comme une chaleur étrange entre mes cuisses. Je me suis levée d'un bond et je suis allée à la salle de bain. Une fois assise sur la toilette, un flot de sang s'est mit à couler. C'est un peu dégueu mais c'était très liquide, avec des caillots. Je me souviens avoir vu un caillot sur le papier de toilette et de l'avoir examiné à la recherche de petits bras ou d'un signe comme quoi c'était mon bébé.

Mes mains tremblaient mais j'étais quand même assez calme. On m'a assez répété que du sang ne veut pas nécessairement dire une fausse-couche... Je suis retournée dans le bureau et j'ai dit à ma collègue de travail qui dinait avec moi que je devais partir. Elle m'a demandé pourquoi et je lui ai dit que je perdais du sang. Elle s'est mise à pleurer, pauvre petite...  J'ai téléphoné à ma mère, pas de réponse. J'ai essayé le cellulaire à mon mari, fermé. J'ai finalement téléphoné à ma soeur pour lui demander d'essayer de rejoindre mon mari à l'école et de lui dire de venir me rejoindre à l'urgence de l'hôpital de Chicoutimi.

J'ai donc emballé mon lunch parce que j'avais vraiment faim et je me suis dit qu'au pire je le mangerais après ma fausse-couche. C'est fou ce que j'ai réussit à être calme à cet instant! J'ai prit ma voiture, et sans faire d'excès de vitesse, je m'en suis allée à l'hôpital. Une fois dans le stationnement de l'hôpital j'ai commencé à paniquer. Je ne trouvais plus l'entrée de l'urgence, je ne trouvais pas de stationnement... Et je pleurais. Après m'avoir finalement stationnée, je suis entrée à l'urgence.

Je suis allée voir directement l'infirmière au triage et en pleurant je lui ai dit que j'étais enceinte et que je perdais beaucoup de sang. Elle m'a fait entrer dans une salle de triage. Elle à prit ma pression et je crois avoir vu 194 sur quelque chose mais j'ai peut-être halluciné... Je me souviens par contre que l'infirmière m'a fait un drôle d'air. J'étais rouge tomate. Elle m'a expliqué qu'elle me prendrait une prise de sang pour que le médecin ait tous les résultats quand il me verrait. Elle m'a aussi donné une serviette hygiénique et m'a dit qu'elle me retournait dans la salle d'attente. Il y avait environ deux heures d'attente.

J'étais donc assisse dans la salle d'attente bondée. Et je freakais ben raide. Je faisait des allers-retours aux toilettes et à chaque fois, je perdais beaucoup de sang. Je me souviens avoir demandé à mon ventre d'arrêter de saigner entre deux sanglots. Dans ma tête, c'était fini. J'étais en train de perdre mon petit bébé. Les gens me regardaient et un vide s'est comme formé autour de moi. Des gens ont changés de place, probablement mal à l'aise de me voir en si grands sanglots. Et puis mon mari est arrivé. Sa présence m'a vraiment fait du bien. Il était tout croche mais il m'a quand même dit que c'était pas grave, et que si je voulais, on recommencerait...

Et puis on m'a appellé, environ 2h30 après mon arrivée. Le médecin m'a posé 100 000 questions. Prenez vous de la drogue? De l'alcool? Avez-vous eu une relation sexuelle depuis 24h? Avez-vous déjà fait des fausses-couches? Avez-vous mal au ventre? Puis il m'a fait un examen gynécologique. Je crois bien avoir été la première patiente à qui il faisait un examen gynéco parce qu'il a vraiment eu de la difficulté. Il à changé deux fois de spéculum en disant que mon col était vraiment très loin, et les deux fois il m'a fait mal. Et il m'a fait des tests pour les MTS en disant que ça pouvait provoquer des fausses-couches. J'étais un peu estomaquée disont mais je lui ai dit de les faire, tant qu'à être là... Et là, il m'a expliqué qu'il n'y avait pas de sang qui s'écoulait de mon col mais que j'était remplie d'assez gros caillots, qu'il à enlevé. Après, il m'a aussi dit, la main sur l'épaule que ce n'était pas des choses faciles à vivre, mais que ça allait bien aller... En gros, il me disait que je faisait une fausse couche. Re-grosse-crise-de-larme. Il m'a aussi dit que mon taux d'hormone de grossesse était à 117 000 et des poussières, un beau taux de femme enceinte.

Puis est arrivée l'urgentologue. Elle m'a expliqué qu'elle n'était pas gynécologue mais qu'elle me ferait une échographie pour voir ce qui arrivait à mon bébé. Elle pose la sonde sur moi et tout de suite on à vu notre bébé, bien au milieu de mon ventre, couché sur le dos avec son petit coeur qui bat. Re-Re-grosse-crise-de-larme.

Finalement, j'ai bel et bien fait une fausse couche, mais j'ai seulement perdu la deuxième poche que j'avais et qui était vide. Mon bébé à maintenant mon utérus au grand complet pour lui tout seul, pour grandir et faire des pirouettes.

Je suis tellement soulagée. J'ai tellement eu peur. Et avoir perdu mon bébé, je n'aurais pas eu toute ma tête durant quelques jours c'est certain. J'ai continué à perdre un peu de sang durant la soirée mais cette nuit plus rien.

Mon Dieu, j'ai tellement pleuré! Ce matin j'ai les yeux pochés, cernés et je suis encore épuisée, malgré que je me sois levée à 5h du matin pour écrire ce texte avant de l'oublier.

Ça à été une expérience très douloureuse et je peut maintenant compatir avec toutes les femmes qui ont fait ou qui font une fausse-couche mais qui elles, rentrent à la maison le ventre vide...

3 commentaires:

Karine a dit...

Ouffff!!!!!
J'ai tellement eu peur pour toi moi aussi en lisant le texte!!!!

Cindy a dit...

Oufff, j'ai eu tellement peur en lisant ton récit!!!

Gripette a dit...

OMG.... J'ai eu peur en lisant ton message!! Que de stresse tu as du vivre!! ;((( Au moins, tout est bien qui fini bien!! Prend soin de toi!