lundi 11 octobre 2010

Seule

Je me sens seule. Chéri est là mais je suis tellement bouillonnante de questions en dedans de moi que je n'arrive pas à remarquer sa présence. J'écoute la télé et les annonces m'énervent. Je plie des vêtements mais devoir les ranger m'énerve. Je dois étudier, mais me concentrer m'énerve.

J'ai tellement froid, mais je meurs de chaud. J'ai les larmes aux yeux juste à penser que j'ai les larmes aux yeux. Je me sens contradictions mais je sais à l'intérieur que toutes mes contradictions sont réelles. J'ai vraiment froid, mais j'ai vraiment chaud aussi.

J'en suis à ma 7e journée de Provéra plus connue sous progestérone. Je sais que c'est les hormones qui réfléchissent à ma place, j'essaie de me parler, de me calmer. Mais j'ai peur. J'ai peur que la partie bipolaire de ma tête ressurgisse. J'ai peur de sombrer.

Je ne vais certainement pas la laisser prendre ma place, je vais me battre. La tête de cochon, c'est au moins un atout que m'apporte la progestérone! Qui plus est, je n'ai même pas encore commencer mon Metformin, j'attends toujours la prescription du médecin. Ça va être encore plus difficile avec ça.

Je dois essayer de garder la tête hors de l'eau. Écrire ici m'aide à relativiser les choses.

Les médecins en fertilité devraient trouver le moyen de nous plonger dans le coma le temps que dure les traitements. Une piqure par jour de progestérone, de Metformin et de vitamines prénatales, la ponction d'ovules et le transfert et hop! on vous réveille quand vous êtes enceinte.

Personne n'aurais à subir nos humeurs massacrantes au moins. Et nous, on s'en sortirait sans douleur psychologiques.

Ils plongent bien des gens dans le coma à la télé. Pourquoi pas nous?

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